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L'art en Alsace
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L'art en Alsace

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Enluminure - voir [ Gravure ] et [ Illustration ]




L'enluminure est une peinture ou un dessin exécuté à la main, qui décore ou illustre (littéralement "met en lumière" ou "illumine") un texte la plupart du temps manuscrit. Les techniques de l'imprimerie et de la gravure ont presque fait disparaître l'enluminure qui est restée un procédé du moyen-âge.
Le terme "enluminure" est souvent associé à celui de "miniature", qui vient du latin minium, désignant un rouge vermillon (et non pas de la petite taille du dessin, ce qui n'était d'ailleurs pas toujours le cas : les miniatures n'étaient petites que par rapport aux tableaux ou aux fresques). Jadis, le terme s'appliquait, de préférence, aux lettres ornementales majuscules (lettrines) dessinées en rouge sur les manuscrits, puis par extension aux petits dessins qui les décoraient ou illustraient le corps du texte.

Le parchemin, support par excellence de l'enluminure
Le papyrus est très fragile et boit facilement l'encre et les couleurs. Le parchemin est beaucoup plus résistant et offre plus de possibilités à la création artistique du fait qu'il supporte mieux l'action chimique des encres et des couleurs.
Le parchemin le plus apte à recevoir un texte calligraphié et enluminé, est préparé à partir de peaux d'animaux maigres, comme le mouton et la chèvre. Le plus beau parchemin est le vélin qui désigne les peaux des animaux mort-nés (veau, agneau, chevreau). Les manuscrits sur vélin étaient les plus rares et les plus chers. De nos jours encore, le vélin de veau est le seul support utilisé par les Juifs pour copier la Torah.
Dans le codex, les lignes étaient ensuite tracées au stylet à espaces réguliers, sur toute la page. La trace en reste visible. Le texte était ensuite copié en réservant des espaces pour les titres, les initiales et les images. On trouve encore dans les marges de légères ébauches de lettrines ou d'images destinées aux artistes.

Encres
> Encre rouge : à base de minium (oxyde de plomb, Pb3O4).
> Sépia (brun très foncé), du mot latin qui désigne la seiche dont le liquide fournit cette encre. Ci-dessous, quelques encres :
> Noir : dissolution du noir de fumée dans de l'eau.
> Bleu : oxyde de cobalt, poudre de lapis-lazuli (extrêmement coûteuse), azurite (minéral) (carbonate de cuivre).
> Rouge vif et orangé : sulfure de mercure (on utilise le terme cinabre lorsque son origine est minérale, et vermillon lorsqu'il est artificiel).
> Rouge orangé mat : orpiment et réalgar, qui sont des sulfures d'arsenic (As2S2).
> Vert : à base d'argile ou de composés de cuivre.
Couleurs
Les couleurs sont obtenues à partir de produits végétaux, animaux et minéraux : fleur de safran, racine de garance et de curcuma, cochenilles, coquillages, foies d'animaux, urine, lapis-lazuli etc.
Liants
On utilisait des liants et des colles pour permettre à la couleur d'adhérer sur le parchemin : colles de poissons, blanc d'œuf (auquel on ajoute de la poudre de clou de girofle pour assurer la conservation), résines, gommes (surtout la gomme arabique), etc.
Les couleurs se mélangeant très mal, l'artiste travaille « ton sur ton » après séchage, et joue avec les liants pour obtenir les nuances à partir d'un même pigment.

Herrade (dite de Landsberg)
Abbesse du Mont Sainte Odile au 12ème siècle, elle rédige une monumentale encyclopédie abondamment illustrée, le Hortus Deliciarum.
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